Entre Onzon et Langonand, le site de l'APPH de Sorbiers

Entre Onzon et Langonand, le site de l'APPH de Sorbiers

Equinoxe

L'hiver, les nuits sont longues, le soleil se couche tôt et se lève tard. Heureusement l'été le phénomène s'inverse. Entre les deux il y a un jour où la durée du jour est égale à celle de la nuit : l'équinoxe.

 

Étymologiquement le mot équinoxe est formé de deux termes latins æquus (égal) et noctis (nuit). Théoriquement le jour et la nuit ont la même durée de 12 h. En réalité, pas tout à fait. le jour est un peu plus long pour l'équinoxe de printemps car le soleil n'est pas un point lumineux mais un disque; de plus l'atmosphère provoque un phénomène de réfraction, (changement de direction de la lumière accompagné de décomposition) ce qui produit un phénomène crépusculaire à l'aube et au couchant. Nous recevons de la lumière avant que le centre du soleil soit au niveau de l'horizon. 

Mais pourquoi ce jour prend-il une si grande importance dans notre calendrier et dans notre histoire ?

 

Réponse : il est facile à repérer. 

 

Le soleil se lève à l'est. Mais pas au même endroit sur la ligne d'horizon. On relève les deux points extrêmes entre le 21 décembre (solstice d'hiver) et le 21 juin ( solstice d'été). Le jour où le soleil se lève exactement au milieu des deux est l'équinoxe.

Un peu plus compliqué : avec un cadran solaire, on repère la trace de l'extrémité de l'ombre portée sur le cadran. Elle dessine une sorte d'hyperbole, sauf le jour de l'équinoxe où l'axe terre soleil étant perpendiculaire à l'axe de rotation de la terre, ce jour-là, elle forme une droite.

Si ces phénomènes ne se produisent pas à la date prévue, il faut corriger le calendrier, ce qui s'est passé trois fois, deux fois dans l'antiquité romaine avec Jules César et Auguste d'où les mois de juillet et d'août qui leurs ont été consacrés et une troisième fois avec le pape Grégoire XIII et le calendrier grégorien actuel. Mais cette fois, aucun mois ne lui a été dédié.

Comme cette période correspond au réveil de la nature, l'idée est donc venue de faire correspondre le changement d'année avec ce phénomène d'équinoxe.

On a donc compté les mois à partir de cette date : septembre est le septième, octobre le huitième etc. Plus tard quand on a changé et place « Le Nouvel An » au premier janvier ; les noms des mois étaient acquis et sont restés.

En l'An de Grâce 1564, le jeune roi Charles IX, accompagné de sa mère Catherine de Médicis vint signer le 9 août dans le Château de ROUSSILLON, l'Edit de Roussillon. Il fit ainsi commencer la nouvelle année au 1er janvier dans tout le royaume de France...

Pour fêter le changement d'année, la coutume voulait qu'on s'offre de petits cadeaux : les strannae ou étrennes. La coutume est, parait-il, restée mais on n'échangeait plus ce jour-là que des cadeaux dérisoires qui seraient devenus avec le temps « les poissons d'avril »

Actuellement, depuis le concile de Nicée en 325, la date de Pâques est fixée au dimanche qui suit la première pleine lune de printemps. Donc la pleine lune après l'équinoxe. Ce repérage est important puisque Pâques fixe les dates de l'Ascension et de Pentecôte. 

Les Révolutionnaires qui voulaient abolir tout ce qui pouvait rappeler l'ancien régime en conservant leur principe d'égalité ont aussi conservé l'équinoxe pour le changement d'année mais ce fut l'équinoxe d'automne. C'était en plus le jour anniversaire de la victoire de VALMY.

 

Ainsi notre monde moderne vit-il sans trop s'en rendre compte au fil des équinoxes.

 

Une histoire gauloise

 

Un exposé complet sur la mesure du temps chez les Celtes (ou Gaulois) prendrait, sans doute, une bien trop grande place sur notre blog... encore en paisible rodage. Ceci, d'autant, que les druides ayant toujours privilégié la conception orale plutôt que l'écriture, les textes concernant le sujet proviennent, pour la plupart, d' auteurs grecs ou latins. Par ailleurs, il émerge du néo-celtisme, l'un des avatars de l'ésotérisme, un savant mélange de poésie et de tradition, mais aussi de flagrantes sottises. Bref, allons au bois, ma mignonnette !

Première surprise : tandis que nous datons les évènements en égrenant les jours, les Gaulois leur auraient tout d'abord préféré les nuits ! Emerveillés qu'ils étaient à observer les stupéfiantes métamorphoses de la Lune, il auraient placé leur calendrier sous les auspices de cette dernière, sans rien négliger toutefois, en synchronie avec la nature, des autres objets ou phénomènes célestes, planètes ou étoiles.  L'archéologie a, d'ailleurs, montré qu'à une époque encore plus reculée de l'âge de la Pierre, des sites mégalithiques furent délibérément orientés vers des positions particulières et remarquables du Soleil et de la Lune.

En résumé :  dans le calendrier luni-solaire celte, le cycle lunaire rythme les mois, alors que le cycle solaire rythme les saisons et l'année. C'est, sans doute, la difficulté à faire coïncider un nombre entier de lunaisons synodiques (temps mis pour revenir à une même figuration ) avec un nombre d'années solaires tropiques (temps écoulé entre deux équinoxes de printemps) a conduit à une notion de "lustre" (de 5 ans, avec 2 mois intercalaires), de même qu'à un décompte de "trentaines" (d'années). Pour ne pas s'engluer dans de trop longues explications à ce sujet, soulignons simplement que 12 mois lunaires ont une durée approximative de 354 jours (12 x 29,5), soit 11 jours de moins qu'une année solaire, d'où un décalage rapide entre les deux types de décompte.

Selon le  calendrier luni-solaire dit "de Coligny" (commune de l'Ain, où il a été découvert), qui présente un cycle de 5 années de 12 mois ( de 29 ou 30 jours), chaque mois est divisé en deux quinzaines. Les mois de 29 jours sont notés an-matu et les mois notés matu sont de 30 jours. L'année débute à la période qui correspond, pour nous, à la Fête des morts, parSamonios  et se poursuit ainsi : Dumnanios, Riuros, Anagantios, Ogronios, Cutios,Giamonos, Simi Visionnos, Equos, Elembivios, Aedrinios et Cantlos.

Les saisons, quant à elles, se déroulent ainsi :

- Samain (v. le 1er novembre)

- Imbolc (v. le 1er février)

- Beltaine (v. le 1er mai)

- Lugnasad (v. le 1er août).

Divers auteurs ayant acquis la conviction que le zodiaque était déjà connu, muni d'autres désignations que les nôtres, n'ont pas manqué de mettre en rapport quatre des douze points zodiacaux avec ce rythme saisonnier. De la sorte, au signe du Scorpion, qui aurait été jadis celui de l'Aigle,  Samain serait-elle placée sous le regard d'Antarès (en Scorpion). De même,  par enchainement logique, Imbolc sous le regard de Fomalhaut (en Verseau), Beltaine sous Aldébaran (en Taureau)   et Lugnasad sous  Regulus (en Lion).

Par analogie, la célébration de telle ou telle divinité celtique a pu trouver place dans un tel enchainement de saisons. Ainsi, par exemple, de la grande déesse Birgit, Brigantia ou Bergusia(la Brillante - au sommet de la montagne), dont les rites de vénération auraient eu lieu, parait-il, à l'arrivée d'Imbolc. Est-ce pure coïncidence que la Chandeleur ponctue toujours notre calendrier à la date du 2 février ?  Que dire, enfin, de l'importance que les arbres, tant vénérés par les gaulois, ont dû prendre dans la déclinaison de ces différentes notions, dont nous serions, peut-être, bien inspirés de retrouver la trace pour le bien de la planète dont nous avons hérité ?

A chacun, maintenant, s'il le désire, d'aller plus loin dans la découverte de ces gaulois, gallo-romains ... pour ne pas dire, à notre image : galopins !

 

 



03/03/2020
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Ces blogs de Actualités locales pourraient vous intéresser

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 12 autres membres