Entre Onzon et Langonand, le site de l'APPH de Sorbiers

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QUAND LA LUMIERE VIENT DE FOURVIERE .

 

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Fourvière, la colline qui prie.

 

Face à la Croix Rousse, la colline qui travaille,celle de Fourvière concentre sur elle la foi des lyonnais.

Lyon ou plutôt Lugdunum, a été christianisée très tôt et une vieille histoire d'amour relie Lyon à la Ste-Vierge. Il nous en reste une forte tradition de culte marial et de nombreuses statues, objets de pèlerinages comme Valfleury, Bonson.. dans la Loire ou Le Puy, AY, et bien sur : Lyon. Il s'agit de vierges en majesté dites souvent : vierges noires.

La ville s'est développée autour de sa cathédrale St-Jean, quand, en 1168, un chanoine de St-Jean fait construire deux chapelles au sommet de la colline sur les ruines du vieux forum romain. L'une est dédiée à St-Thomas Becket et l'autre à la Ste-Vierge. Le bon peuple prend l'habitude de venir en procession prier sa sainte protectrice, spécialement au moment des grandes épidémies qui ravageront la région.

De 1168 à 1562, on sait qu'il existe une statue, vierge noire, qui sera détruite par le baron des Adrets en 1562. On reconstruit rapidement une chapelle et une nouvelle statue d'environ 1 mètre de haut est replacée en 1598. C'est celle que nous connaissons aujourd'hui.

A partir du XVIe siècle, de nombreuses congrégations religieuses s'installent sur la colline : les Visitandines, les Ursulines, les frères mineurs. Fourvière devient «  la colline qui prie »

 

Les trois vœux à N-Dame de Fourvière.

 

En 1630, Anne d'Autriche, épouse de Louis XIII n'a toujours pas donné d'héritier à la France. Elle vient en pèlerinage à Lyon, demander que le Ciel exauce sont désir de maternité. Elle attendra 8 ans. D'abord le 10 février 1638, Louis XIII consacre son royaume à la France. Le 5 septembre 1638 naîtra LOUIS-DIEUDONNE 14 ème du nom.

 

En 1643, une épidémie de peste ravage la région. On se tourne vers Celle qui est capable d'attirer sur le pays, les grâces de la divine Providence. Les échevins, en quelque sorte le Conseil Municipal de l'époque, montent en procession à Fourvière le 8 septembre 1643 et prononcent le mameux «  vœu de Echevins » Ils offrent au cours de l'office un cierge de sept livres et un écu d'or et prommettent de renouveler ce geste chaque année si la peste s'arrête. Effectivement, vingt jours plus tard la peste est terminée et Lyon ne connaîtra plus d'autre épidémie de ce genre. Ce pèlerinage a donc lieu chaque année à Fourvière pour le 8 septembre.

 

En 1793, Fourvière est vendue comme bien national. Lyon se révolte contre la Convention. Les troupes tirent sur l'Hôtel-Dieu. Les Dames Hospitalières s'engagent par vœu à faire peindre un ex-voto narrant le sauvetage miraculeux des malades.

 

Les illuminations du 8 décembre.

 

Il s'agit d'une manifestation typiquement lyonnaise étendue d'abord au diocèse dont le département de la Loire faisait partie à l'époque, puis généralisée sous une forme plus commerciale sous la forme de « fête des lumières »

En 1840 le clocher octogonal de la vieille chapelles est atteint d'une maladie appelée vieillesse ou vétusté. Le chapitre de St-Jean veut le démolir. Mgr de Bonald autorise son remplacement par un nouveau clocher surmonté d'une statue monumentale de la Vierge en bronze doré «  que pourrait saluer de loin l'étranger qui a entendu parler des merveilles de ce sanctuaire vénéré »

Le clocher est reconstruit, tandis qu'un concours de sculpteurs est lancé. Il est remporté par Joseph Fabish qui propose une statue de 5 m de haut recouverte d'un kilogramme d'or.. Cette statue apparaît comme prodige de technique, ce qui vaudra à Fabish de réaliser la Vierge de Lourdes.

L'inauguration est prévue pour le 8 septembre 1852. hélas une brutale montée des eaux de la Saône inonde les ateliers du fondeur et la statue n'est pas terminée pour la date prévue. La cérémonie est remise au 8 décembre. On prépare pour ce jour-là cierges et lampions. La colline doit être enflammée de feux de bengale, Les notables lyonnais proposent d'illuminer les façades comme cela se faisait pour les grands évènements : entrées royales, victoires militaires … Tout est prêt sauf que les lyonnais n'ont pas le ciel avec eux. Le matin du 8 décembre un orage d'une rare violence s'abat sur la ville. Les rues ne sont pas dans le bel état d'entretien que nous connaissons, on marche en sabots et la météo fait craindre le pire. Il faut ranger drapeaux, oriflamme et bannières jusqu'au dimanche et tout le monde est bien déçu de ce nouveau contretemps. Soudain, sur le soir, le ciel se dégage. Et la population lyonnaise qui a tant attendu cette cérémonie sort dans les rues dans un geste spontané, illumine les façades, les feux de bengale allumés à la hate éclairent la statue et la chapelle, (la basilique ne sera construite que 20 ans plus tard). Les fenêtres s'ornent de cierges et de lampions, on chante dans les rues en criant des « vive Marie » Le cardinal pleure d'émotion de voir sa ville illuminée de la chaumière au château Une tradition vient de naître et elle dure encore.

Deux ans plus tard Rome proclamera le dogme de l'Immaculée Conception.

 

La basilique ;

 

Depuis 1848, on s'est bien rendu compte que la chapelle de Fourvière est trop petite pour accueillir tous les pèlerins. Il faut agrandir.

Le 7 mars 1853, le cardinal de Bonald crée une commission chargée d'acheter les terrains nécessaires.

Il faut attendre 1866 pour que la commission et les autorités cclésiastiques s'accordent sur un projet de construction pour la nouvelle église. Par chance les plans sont déjà dans les cartons de Pierre Bossan, l'architecte diiocésain. Si les études ont été réalisées avec une sage lenteur, les choses vont se précipiter avec la guerre de 1870.

La guerre entre la France et la Prusse éclate le 19 juillet 1870. Le résultat sera tout aussi rapide que plus tard en 1940. Après le désastre de Sedan, les armées prussiennes envahissent la France. Les lyonnais très inquiets demandent à Mgr Genouilhac d'exprimer un vœu à N-D de Fourvière pour éviter l'occupation de la ville. Si ce vœu est exaucé, ils s'engagent à construire une église en son honneur en haut de la colline de Fourvière. L'archevêque formule ce vœu 8 octobre 1870. La guerre sera donc le facteur déclenchant de la construction de la basilique puisque les Prussiens s'arrêteront en …....Bourgogne.

Comment Bossan sera-t-il inspiré pour construire cette église ?

En 1845, il part en voyade visiter l'Italie. Lors de son passage en Sicile il est conquis par l'art byzontain. Son frère qui l'a accompagné, meurt pendant le voyage. 

L'architecte, libre penseur est très troublé. A son retour d'Italie il va à Ars. Dont le curé est Jean-Marie Vianney. C'est alors qu'il se convertit.

Son but est de faire passer l'homme ou le visiteur de l'obscurité à la Lumière. Il va utiliser un ensemble de symboles qui éclateront à l'intérieur avec une grande profusion d'ors et de lumière.

Décembre 1872 : pose de la première pierre

2 juin 1884 : le gros œuvre est achevé.

16 juin 1896 : inauguration

Mars 1897 : l'église est érigée en basilique

Il faudra attendre 1964 pour voir la fin des travaux intérieurs : mosaïques, sculptures, vitraux... 

Alors, petite question, que serait-il arrivé si en juin 1940, le primat des Gaules avait fait le même vœu que son prédécesseur en 1870. ? La face du monde en aurait-elle été changée ?

Faute de réponse, contentons-nous de cette petite lumière, qui chaque année tombe de Fourvière et illumine nos façades.



07/12/2020
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